bonjour
je viens de m'abonner et retombé sur l'article dont j'ai fait un copier collé
« L’événement du procès Motostandard (ex Monet-Goyon N.D.L.R.) a été le détonateur de Mai 68 à Mâcon », témoigne Michel-Antoine Rognard. À l’époque, l’ancien maire est avocat et assure la défense de deux syndicalistes CGT de l’usine de fabrication de matériels agricoles, qui comptait 880 salariés aux Bruyères. Gaston Chambard, délégué syndical de 41 ans, et Marcel Richard, 28 ans, membre du comité d’entreprise, étaient « prévenus de vol d’un carter d’une valeur de 700 francs au préjudice de leur employeur », rapporte Le Progrès du 9 mai 1968, au lendemain de la tenue du procès au tribunal de Mâcon. Garde à vue des prévenus, dépôt de plainte de la direction et présentation devant un juge, l’affaire suscite de vives réactions. Une grève de solidarité a été suivie à 95 % par les ouvriers de l’entreprise en mars. Deux mois après, elle prend une tournure politique avec Mai 68.
Un jugement sévère
Tout le dossier repose sur le témoignage d’un gardien. « Les deux syndicalistes soutenaient qu’il s’agissait d’une mesure de répression syndicale, et c’est dans ce sens que j’ai plaidé », se souvient Michel-Antoine Rognard. L’avocat a aussi appuyé sur la bonne réputation des deux hommes, et a fait remarquer que Chambard possédait un matériel identique et que Richard, logeant en HLM, n’en avait pas besoin.
Si la direction de l’entreprise, représentée par Pierre Poulachon, sollicite « une condamnation solidaire au franc symbolique », écrit le journaliste, Jean Bozzi, le procureur « considère le témoignage du gardien probant » et appelle à une condamnation « de prison assortie du sursis et à une amende ».
Le jugement est rendu le 15 mai. Les deux ouvriers sont condamnés à 5 mois de prison avec sursis et 1 000 francs d’amende. La peine symbolise l’hostilité de la direction de Motostandard envers le syndicat CGT. « Dans la foulée, les ouvriers ont défilé dans la rue », se remémore l’ancien maire. Ils demandent la réintégration des deux syndicalistes, licenciés. Le 17 mai, Motostandard entre en grève, la première de Mâcon, et entraîne toutes les autres.
« Plus tard, le président du tribunal regrettait son jugement et me disait que c’était bien de faire appel », confie Michel-Antoine Rognard. Les deux syndicalistes ont finalement été acquittés à l’automne.
ZOOM
Une conférence le 31 mai
Le 31 mai, à 18 heures, à l’amphithéâtre Henri-Guillemin, Michel-Antoine Rognard organise une conférence sur Mai 68. « Il ne s’agit pas d’une conférence historique, mais de mes souvenirs ». À l’époque, l’ancien maire militait pour le Parti socialiste unifié de Michel Rocard. « J’ai participé aux événements de manière originale car j’ai fréquenté différents milieux : syndical, judiciaire et contestataire. » Des projections de photos et de documents animeront la conférence, qui se terminera par un débat ou des questions.
Note Entrée libre. 18 heures, à l’amphithéâtre Henri-Guillemin, 18 cours Moreau. Entrée libre.